Nous poursuivons notre approche du mystère du Salut en nous intéressant aujourd’hui à ce que l’Église appelle la « communion des saints ». Nous avons l’habitude de prononcer cette expression lorsque nous disons le Symbole des Apôtres le dimanche au cours de la messe et nous avons peut-être du mal à voir quelle réalité désigne cette expression. Saint Thomas d’Aquin écrit que « puisque tous les croyants forment un seul corps, le bien des autres est communiqué aux autres (...) Il faut de la sorte croire qu’il existe une communion des biens dans l’Église. Mais le membre le plus important est le Christ, puisqu’Il est la tête (...). Ainsi le bien du Christ est communiqué à tous les membres et cette communication se fait par les sacrements de l’Église » (Saint Thomas d’Aquin, Symb. 13 cit. in CEC 947). La « communion des saints » concerne donc aussi bien la communion des biens dans l’Église, la communion aux choses saintes que la communion entre les personnes saintes.
La communion des biens dans l’Église. La communion des saints s’entend ici dans la communion aux « choses saintes » (« sancta » en latin) vécue dans l’Église. Le Catéchisme donne une liste intéressante (cf. CEC 949-953) parmi lesquelles nous trouvons en premier lieu la communion dans la foi. La foi des baptisés est la foi de l’Église reçue du témoignage des Apôtres, « un trésor de vie » (CEC 949). Avons-nous conscience que l’un des biens les plus précieux que nous partageons est la foi ? Il y a aussi la communion des sacrements puisque chacun d’eux nous met en communion avec Dieu. Nous trouvons également la communion de la charité : « un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie » (1Co12,26-27).
Au cœur de ce Carême, encourageons-nous à vivre pleinement ces trois dimensions
de la communion.
La communion de l’Église du Ciel et de la Terre. La communion avec les saints de l’Église nous unit au Christ et nous fortifie comme peuple de Dieu. Cette communion peut se vivre comme un compagnonnage, une grande amitié spirituelle.
Avons-nous un saint « ami » ? Pourquoi ne pas demander au Seigneur cette grâce au cours de ce Carême ? La communion avec nos frères défunts fait également partie de ce mystère : « notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur (CEC 958) ». Quel bel échange d’amour ! Prions pour nos défunts, ils nous soutiennent sur notre chemin de sainteté !
Abbé Benoît Tartanson, vicaire