Saint Isidore le laboureur

11 mai 2024

Saint Isidore le laboureur

 

Une chapelle de notre église de Montfavet est dédiée à saint Isidore le laboureur dont la fête liturgique est le 15 mai. A la suite d’une guérison du roi Philippe III d’Espagne par son intercession, le pape Grégoire XV célébra sa canonisation le 12 mars 1622, en même temps que celles d’Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila, François-Xavier et Philippe Néri. Son épouse, Marie Toribia, après le décès de son époux, se retira à Caraquiz en Castille pour y mener une vie humble et laborieuse ; et elle est vénérée comme bienheureuse depuis 1697, et fêtée le 9 septembre. Cette figure de sainteté n’est pas sans lien avec celle de saint Gens (+ 1127) que nous fêtons le lendemain, le 16 mai.

Issu d’une famille pauvre, sans instruction, mais d’une grande vertu et piété, Isidore fut placé jeune comme ouvrier agricole. Son maître, Jean de Vargas lui confia comme régisseur, son domaine de Caramancha. C’est à cette époque qu’il épousa Maria Toribia della Cabeza.

Leur vie fut partagée entre le travail de la terre et la prière. La pitié d’Isidore était telle qu’elle suscita la jalousie des autres ouvriers, affirmant qu’il préférait prier plutôt que de travailler comme eux la terre. Malgré la confiance que son maître lui accordait, celui-ci, écoutant les récriminations des ouvriers, voulut se faire une idée par lui-même. Or, il le surprit en extase et en prière, alors que les bœufs continuaient à tirer la charrue, comme s’ils étaient conduits par deux anges. Touché par ce dont il fut témoin, Jean de Vargas se convertit.

Sa journée commençait par la prière, la visite des églises et le saint sacrifice de la messe, ensuite il s’employait à accomplir son devoir avec application. Lorsque Dieu a sa place, la première place, chaque chose et chaque réalité prend sa juste place dans la vie.

La tradition rapporte qu’un jour de grande sècheresse, enfonçant son doigt dans la terre, il fit jaillir une source qui coule encore et attire de nombreux pèlerins, grâce aux miracles et guérisons qu’elle permet, par l’intercession de saint Isidore. Ce n’est que l’un des exemples les plus marquants de la charité de saint Isidore envers les pauvres.

Après sa mort en 1130, les miracles se multiplient sur sa tombe attirant les foules de pèlerins.

Ces épisodes prodigieux et marquants de la vie de saint Isidore sont représentés à la fois sur le tableau conservé à l’église de Montfavet et sur le vitrail. Notons que nous pouvons reconnaître, sur le vitrail, la représentation de notre église de Notre-Dame-de-Bon-Repos.

En effet, si Isidore est le saint patron de la ville de Madrid, il l’est aussi des laboureurs, agriculteurs, ouvriers journaliers et des charretiers, et par suite, eu égard à l’histoire de notre paroisse, il était tout désigné pour comme intercesseur, patron et protecteur pour de nombreux habitants.

Certes la réalité de Montfavet a bien changée, toutefois, ce patronage, comme héritage de nos pères dans la foi, conserve toute sa pertinence. Les laboureurs et ouvriers agricoles demeurent encore, même s’ils sont moins nombreux, mais le témoignage de vie et de sainteté de saint Isidore garde toute sa valeur.

Son équilibre de vie, entre le travail et la prière, est un exemple pour nous qui parfois courons après le temps, avec l’impression, plus ou moins juste, d’être surchargés. La place de Dieu, de la prière, de la louange est du culte dans la vie de saint Isidore est aussi un exemple qui peut nous orienter et nous aider.

Malgré ses obligations de famille et professionnelle, les témoins rapportent que saint Isidore savait consacrer beaucoup de temps à l’oraison, il peut être un maître pour nous, de persévérance et de simplicité.

Sa vie de couple, la complémentarité d’Isidore et Maria Toribio, leur union dans la vie, le travail et la prière, prennent un relief particulier dans notre société.

Pauvre, Isidore fut riche de générosité avec les plus pauvres, attentif à leur venir en aide. Sans instruction, la tradition rapporte pourtant son ardente ferveur pour écouter et étudier la Parole de Dieu. Assurément, cela peut aussi nous inspirer dans notre propre vie chrétienne.

 

abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet

 

Prière à saint Isidore

 

Dieu de miséricorde, accordez à nos prières que, par l’intercession du bienheureux confesseur Isidore, laboureur, nous n’ayons pas de pensées orgueilleuses, mais que, par la vertu de ses mérites et de ses exemples, nous accomplissions toujours avec humilité ce qui vous est agréable. Ainsi soit-il

 

Saint Isidore, patron des agriculteurs et des travailleurs de la terre, vous qui avez connu le travail dur et les joies de la vie rurale, écoutez notre prière. Venez à notre secours et bénissez notre travail et nos récoltes. Nous vous demandons votre intercession auprès de Dieu pour nous aider dans nos besoins et intentions. Amen.