Parmi les titres sous lesquels est invoquée la Vierge-Marie, celui de rempart de la foi peut sembler inattendu et surprenant. Or Marie est en effet un rempart de la foi.
Sur la croix, le Seigneur Jésus confia le disciple bien-aimé - c’est-à-dire chacun de nous - à sa Mère, comme le rapporte l’apôtre et évangéliste saint Jean. C’est d’abord comme mère que Marie est rempart de la foi. Certes, comme une mère, elle prend soin de ses enfants, mais plus encore – sans nous infantiliser -, en nous permettant de demeurer comme des petits enfants à qui appartient le Royaume des cieux, elle nous ouvre les portes du Ciel et celles de la grâce. Etre comme de petits enfants, c’est conserver une attitude de confiance, de bienveillance, d’espérance qui permet de nous protéger contre les attaques et les assauts du doute, de la violence et du découragement. En effet, par sa présence maternelle, discrète, prévenante et pleine de tendresse, en ne nous laissant pas seuls, nous fait échapper à la tentation de la suffisance et de l’orgueil qui déstabilisent et détruisent.
Marie est rempart de la foi, en nous montrant et nous ouvrant le chemin d’une authentique vie de foi ; elle est modèle de foi, du croyant, et par là, nous montre comment être fort dans la foi. Chaque jour, trois fois par jour, au moment de la prière de l’Angélus, nous faisons mémoire de l’Annonciation. Plus qu’une pratique de dévotion, c’est un modèle de foi qui nous est donné et rappelé. Marie est troublée par la salutation de l’ange, c’est dire qu’elle prend au sérieux cette Parole de Dieu pour elle ; elle la prend tellement au sérieux qu’elle s’interroge, demande, cherche à comprendre, à approfondir, questionne l’Ange. Sa démarche dans la foi est toujours active, dynamique, curieuse et confiante. Alors, Marie peut consentir de tout son être et proclamer « qu’il me soit fait selon votre Parole », sa foi est toujours aussi, inséparablement, un engagement.
Marie est le rempart de la foi, par sa prière et son intercession. Bien des fois, dans l’histoire de l’Eglise, le recours à la prière et intercession de la Vierge-Marie fut un secours, un soutien, le moyen d’obtenir des victoires inattendues ou inespérées à vues humaines. La prière du chapelet - appelé aussi rosaire (couronne de roses) – est un instrument au service de notre persévérance et constance dans la prière, par la méditation de la Parole de Dieu, avec la Vierge-Marie, et à son école.
Le samedi est traditionnellement consacré à la Vierge-Marie dans la Tradition de l’Eglise, depuis au moins le Xè siècle. La veille du Dimanche, où nous célébrons la Résurrection du Seigneur, nous vénérons et honorons la Vierge-Marie, comme pour nous laisser conduire par elle, dans la foi, à reconnaître le Seigneur Jésus ressuscité. En toute chose, Marie nous conduit au Christ-Jésus, à l’écouter, le reconnaître et le comprendre, l’aimer. En cela aussi, Marie est rempart de la foi.
Abbé Bruno Gerthoux, curé