Marie coopère au Salut des hommes

1er avril 2023

« Tout ce qu’il vous dira faites le »

 

« La Vie Eternelle, c’est de te connaître ». La foi qui nous conduit au Salut et à la Vie Eternelle, n’est pas une somme de croyances, elle est la connaissance et l’amour de Dieu, une amitié qui transforme nos vies, en touchant nos cœurs, nos intelligences, nos volontés. De ce point de vue, Marie a une place particulière, et nous pouvons dire qu’elle coopère au Salut, non pas au sens où elle agirait comme Dieu, mais au sens où elle œuvre toujours par Lui, avec Lui et en Lui, nous conduisant à Lui en toute chose.

Marie a une place unique et singulière dans le Peuple de Dieu. Parce que Marie est comme nous, elle reçoit les grâces qui lui sont nécessaires pour accomplir et vivre sa vocation et sa mission. Parce qu’elle est la première à bénéficier de la grâce du Salut, qu’elle est la première à consentir à cette grâce dès son plus jeune âge, la première à dire oui à l’appel au Salut du Seigneur, Marie est la première des disciples du Seigneur, et non pas seulement la première d’une liste, mais elle est le modèle, l’exemple de cette réponse de tout disciple. En elle, cette grâce est celle d’une union intime, de tout son être, corps et âme, qui saisit et transfigure son être jusqu’en sa chair, au point qu’elle peut être appelée à juste titre Mère de Dieu, Mère du Sauveur.

Elle est la première Eglise. Ce que chacun de nous est appelé à vivre dans l’Eglise, le Peuple de Dieu, elle l’a vécu dans son être et dans sa chair. En ce qu’elle est se réalise et s’accomplit le mystère même de l’Eglise, sacrement du Salut, au point qu’on peut l’appeler la « première Eglise », et qu’elle est une figure de ce qu’est l’Eglise.

La première, Marie, entre dans la Gloire Eternelle ; de ce fait, elle est comme le gage de notre foi et de notre espérance, et par la prière, dans la charité et l’amour, elle nous accompagne, nous soutien, nous conduit, nous éclaire.

L’œuvre de coopération de Marie au Salut se réalise d’abord et indissociablement dans sa propre vie et vocation.

Marie, consentant à la grâce, fait entrer l’humanité, à nouveau dans l’espérance du Salut et lui rend sa dignité.

Par sa maternité, elle donne Jésus au monde, elle donne et offre le Christ au monde. Elle le donne et l’offre, avec saint Joseph, à la Présentation au Temple. Elle le donne et l’offre au moment de la Passion, et l’épreuve et le sacrifice que Jésus vit en corps, Marie, Mère du Christ, le vit en son âme et en son cœur. Là, Marie, comme l’Eglise après elle, offre déjà le sacrifice eucharistique du Christ.

Celle qui gardait et méditait les paroles dans son cœur, conduit au Christ par sa Parole, nous aidant à entendre, comprendre, méditer, faire confiance et obéir, pour que la grâce de Dieu fasse son œuvre en nous, comme elle a fait son œuvre en elle. « Qu’il me soit fait selon ta Parole » devient pour nous, par Marie, comme pour les serviteurs des Noces de Cana : « Tout ce qu’il vous dira, faite-le ».

Aujourd’hui, dans le temps de l’Eglise, en ces temps qui sont les derniers, Marie continue à coopérer au Salut. « Femme, voici ton fils… voici ta mère… et dès ce jour-là, le disciple la prit chez lui ». Dans le récit, le disciple bien-aimé dont il est question, bien sûr, c’est saint Jean, et cependant, nous pouvons aussi chacun nous reconnaître en ce disciple bien-aimé qui est donné comme enfant à Marie et à qui Marie est donnée pour Mère. Par ce que Marie est Mère de Jésus, elle Mère du Christ, Mère du Sauveur, Mère de Dieu et par suite, Mère de la Grâce. En l’Eglise, cette maternité de la grâce se réalise dans les sacrements.

Abbé Bruno Gerthoux, curé