Avec passion et enthousiasme

 Quelques jours après sa visite à Marseille, le pape François a déclaré que : « L’Europe a besoin de retrouver passion et enthousiasme ». Il dit les avoir trouvées à Marseille « dans son pasteur, le cardinal Aveline, dans les prêtres et les consacrés, dans les fidèles laïcs engagés dans la charité, dans l’éducation, dans le peuple de Dieu qui a manifesté une grande chaleur lors de la messe au stade Vélodrome ».

 Cette passion et cet enthousiasme étaient sensibles pour ceux qui étaient présents au cours de cette messe. Il n’y avait qu’à voir les visages rayonnants des milliers de personnes qui ont fait le déplacement, la sérénité de l’entrée progressive d’une telle foule. Des jeunes, des anciens, quelques étrangers, tous les milieux, des laïcs, des prêtres, des consacrées, des évêques… Tous avec une joie non feinte, communicative, convaincus de vivre quelque chose d’unique. Dans la période difficile et parfois peu enthousiasmante que nous traversons, cela était profondément significatif. Quelle était la source d’une telle joie ? La joie de se retrouver ? Certainement. La joie d’appartenir à l’Église, assurément. Chacun a pu se sentir en famille. Nous voilà rassemblés par le Seigneur. Et nous savons que ce rassemblement n’était pas pour une quelconque démonstration de force ou de joie superficielle. Toutes les problématiques de ces journées Méditerranéennes liées aux questions migratoires peuvent nous inquiéter. Et elles doivent se vivre dans la foi. Vivre avec enthousiasme et passion l’Évangile permet de dépasser les peurs et les craintes, les postures catastrophistes ou angéliques et d’accueillir les difficultés telles qu’elles sont parce que nous sommes convaincus que le Seigneur est le maitre du temps et de l’histoire.

 Lorsque le Saint-Père est entré dans le stade, les tribunes ont vibrées. Les baptisés n’ont pas accueilli une star. Les inconditionnels, les curieux, les tristes ou les déçus de l’Église, ceux qui sont moqués pour leur engagement chrétien, les chrétiens du fond de l’église ou bien les pratiquants, tous ont accueilli le successeur de Pierre, celui qui a reçu la mission d’affermir ses frères dans la foi. Je crois pouvoir dire que nous sommes sortis plus affermis que nous sommes rentrés. Merci Saint-Père ! Merci de nous avoir fait vivre l’Évangile avec passion et enthousiasme. Puissions-nous intégrer cela dans l’ordinaire de nos vies.

Abbé Benoît Tartanson, vicaire